Le rôle des «économistes» : gardiens du temple financier
Cela fait déjà un moment que j’ai remarqué le petit jeu d’économistes ou de financiers, tous formés à l’école de «l’économie», qui alertent publiquement, car
les médias leurs sont souvent grands ouverts, le commun des mortels sur les dangers de la continuation telle quelle du mouvement économique global. Et puis tout à coup, on nous dévoile qu’une monnaie mondiale est en préparation, appelée DTS, formellement encore une simple «unité de compte»… Quelques «économistes-financiers» arrivent pour clamer la bonne nouvelle. La vérité, pour ceux qui ont compris le rôle des élites financières cachées à la City, Wall Street n’étant qu’une émanation de la première, est extrêmement simple à comprendre.
Les économistes (Olivier Delamarche, Charles Sannat, Olivier Berruyer, mais beaucoup d’autres encore) plus ou moins consciemment – car beaucoup sont littéralement empêchés de raisonner par les dogmes infligés lors de leur «formation» qui s’apparente plutôt à un «formatage» – sont là pour ameuter, inquiéter un public médusé par son ignorance des causes et des effets d’un système duquel ils ont été soigneusement gardés à bonne distance. Les «économistes» de bonne volonté, qui sont au courant des mécanismes en jeu, décrivent ces derniers pour expliquer à tout le monde que l’on va dans le mur, pas d’échappatoire possible.
Ainsi, monte, inexorablement, dans le public ignorant, la vague de l’angoisse, de la peur, de tout perdre, laquelle vague est soigneusement alimentée par la montée du chômage de masse ; chômage découlant lui-même de l’organisation au niveau mondial de la liberté de circulation des capitaux (mais CHUT, il ne faut surtout pas le dire !). Tout comme les prétendus problèmes financiers du monde ont été créés de toute pièce par la centralisation des questions monétaires entre les mains de banques centrales indépendantes – du pouvoir politique mais pas du pouvoir financier – et par le choix délibéré de la dérégulation financière. Là encore, silence radio total, personne ne doit pouvoir faire ces liens intéressants entre tous…
Les médias de masse, aucun n’étant indépendant au sens financier du terme, relaient très consciencieusement cette inquiétude afin de bien faire monter la température du bouillon dans lequel la grenouille collective est plongée. Et puis tout à coup, on commence timidement à entrevoir que l’élite financière a une solution à nous proposer. Cette solution est présentée comme une alternative, la seule alternative possible, à l’effondrement généralisé de la finance mondiale qui aurait pour conséquence de faire basculer l’intégralité de la civilisation à l’ère d’un Mad Max planétaire (étant entendu que les esprits sont parfaitement conditionnés, depuis plusieurs décennies, par les films américains, à une débâcle généralisée de la civilisation).
Cette solution est apportée, à pas de velours, par certains économistes financiers très au fait des «tractations internationales» et surtout du problème collectif tel
que ci-dessus décrit. Nous pouvons donner l’exemple de JC Collins, qui est un cas d’école.
Ainsi, se fait jour dans un public soulagé, l’idée selon laquelle nous pourrions collectivement échapper au grand reset financier. Il suffisait d’y penser…
Et la solution vient du FMI, un organe financier international créé par les accords de Bretton Woods dans l’objectif de mettre en œuvre l’ordre financiarisé, c’est-à-dire la domination des élites financières au niveau mondial, auquel nous sommes arrivés. Mais il y a plus, le FMI seul ne suffit pas à la tâche, il a besoin de l’aide de la banque des règlements internationaux (BRI en français, BIS en anglais) comme soutien de son projet. Comme je l’ai déjà expliqué dans ma série de décryptage du système économique global, la BRI, créée en 1930, est la première institution financière du monde à avoir obtenu, sans qu’aucun État n’y voit à redire, le statut juridique d’un État, à la réserve près que cette banque ne supporte en aucune façon la charge collective d’avoir à organiser les relations sociales ; non, cet État nouvelle norme ne répond qu’à une unique préoccupation : mettre en œuvre les intérêts bancaires supérieurs. Cela devrait évoquer à chacun d’autres modèles d’État dans l’État, souverains dans la gestion des intérêts financiers de leurs membres, j’ai cité la City, le Vatican ainsi que tous les États-paradis fiscaux du monde. Mais non, là encore, il ne faut surtout pas que qui que ce soit fasse ce genre de relation de cause à effet. Les États ne doivent pas savoir qu’ils sont d’ores et déjà instrumentalisés, jusque dans leur légitimité juridique et surtout politique.
Ainsi, des organismes – FMI, BRI – traditionnellement grands pourvoyeurs de bien commun se réunissent pour sortir le monde de la catastrophe bruyamment annoncée. Ils vont engendrer un panier de monnaie, qui sera une unité de mesure, permettant de sortir les échanges internationaux de la suprématie du désormais uniformément détesté dollar américain.
Ce qui devrait faire réfléchir le commun des mortels est évidemment que les intérêts qui avaient propulsé le dollar comme monnaie d’échange internationale en remplacement de la livre sterling sont précisément les mêmes que ceux qui nous proposent aujourd’hui les droits de tirages spéciaux (DTS). Cela ne demande qu’un tout petit effort de compréhension des mécanismes en cause et surtout des personnes et de leurs intérêts financiers bien réels qui se cachent derrière les institutions financières nationales et internationales. Cet effort, hors de portée des «économistes» est en revanche à la portée de n’importe quel juriste qui se donnerait un tant soit peu la peine d’analyser sérieusement les institutions dans lesquelles on vit. C’est justement ce que j’ai fait.
La réalité intentionnellement cachée derrière les DTS
Les élites financières sont en train de concocter une nouvelle avancée dans leur ordre mondial proclamé Nouvel Ordre Mondial. Il s’agit, et les institutions de l’Union européenne auront été à cet égard un «galop d’essai» grandeur nature, de créer une crypto-monnaie mondiale, que le magasine The Economist a appelé dès 1987, le Phénix, en lui prédisant une entrée en jeu dès avant 2018. La suite logique sera l’avènement d’institutions politiques mondiales, de type fédéraliste, et là encore, les institutions européennes auront été un «galop d’essai» grandeur nature, avec à la clef une réduction drastique de la population mondiale, ici encore annoncée à grand fracas.
Mais pourquoi, me direz-vous, pourquoi tant de haine à l’égard des humains qui, finalement, n’ont eu de tort que de laisser s’enrichir au-delà de toute espérance
cette race de rapaces, prédateurs, apatrides que sont les financiers internationaux ?
La réponse est simple, elle se trouve ici ; elle se trouve dans le phénomène parfaitement expliqué par ce brillant sujet qu’est Mikhail Khazine. Depuis la révolution industrielle et les découvertes juridiques et sociales faites
notamment (mais pas seulement) par Karl Marx, le monde entier ne tourne conceptuellement qu’autour d’un unique sujet de préoccupation : le gain de parts de marché, gain impossible à réaliser à terme. Dès lors, deux modèles ont, au cours du XXe siècle, vu le jour : un modèle d’économie fermée, mis en œuvre par l’Union soviétique, et un modèle d’économie ouverte mis en œuvre par l’Occident, qui prospère aujourd’hui au-delà de toute espérance de ses promoteurs.
Malheureusement, aucun de ces deux modèles n’est viable sur le moyen, et encore moins sur le long terme.
Mais aucun des cerveaux en charge de l’organisation des relations collectives, c’est-à-dire aucun homme politique et aucun conseiller, enfermés qu’ils sont dans leur prison conceptuelle, n’a la capacité cognitive de distinguer la troisième voie de développement humain. Cette troisième voie est pourtant évidente à n’importe qui doté d’un minimum de jugeote et de capacité cognitive et conceptuelle.
La troisième voie de développement, la seule qui soit viable sur du long terme
Cette voie de développement, ni communiste ni ultra-libérale, fait appel à la conscience humaine, à l’instinct de chaque être humain qui, sans réfléchir outre mesure, sait que s’il fait mal à son voisin au petit déjeuner, il s’expose à recevoir la même ration au dîner : l’épée de Damoclès évite à elle seule toutes les dérives comportementales. Seules des élites depuis trop longtemps à l’abri de tout voisinage sont hors de capacité de comprendre ce phénomène pourtant d’une grande simplicité qui peut se décrire comme «l’instinct de survie en groupe».
Une fois que l’on a compris cela, et que l’on a perçu comment fonctionne le monde actuel, la troisième voie de développement apparaît de façon naturelle et lumineuse, ou plutôt elle s’impose. Je vais vous la décrire dans les très grandes lignes.
Cette voie consiste à ce que la population de chaque pays, tous secteurs d’activité ou de non-activité confondus (secteurs marchands et non marchands) reprenne aux banquiers le contrôle de la monnaie que ces derniers leur ont volé. La monnaie doit être diffusée gratuitement en nombre suffisant pour couvrir les besoins humains raisonnables, que ce soit en termes de survie (se nourrir, se loger, se soigner, s’instruire etc.) ou en termes d’imagination, de créativité et de développement économique. Il serait ici superfétatoire de rappeler le nombre d’inventions qui ont été saboté par l’ordre établi afin que ces dernières n’arrivent jamais aux yeux et aux oreilles du grand public. Ces inventions avaient, dans leur grande majorité, pour intérêt, bien commun celui-là, de réduire la dépendance civilisationnelle aux hydrocarbures par nature en présence limité sur cette terre ; et, par voie de conséquence, de réduire la dépendance de la population aux quelques tenanciers financiers du modèle de développement économique en vigueur.
Doivent être organisé des comités civiques chargés de réguler, dans chaque pays, la masse monétaire en circulation. J’insiste lourdement sur le fait que cette masse monétaire ne doit pas brider les idées quelquefois géniales que nombre de gens ingénieux et créatifs peuvent avoir pour sortir le monde de la dépendance oligarchique aux hydrocarbures et autres matières finies. Cela ne se fera pas en un mois, mais les «hommes politiques» doivent faire confiance à leur population… Les institutions économiques et financières mondiales doivent être dénoncées, sans aucune exception, et supprimées. Les échanges internationaux se feront simplement en mettant en œuvre la théorie de la monnaie structurale qui est une technique permettant la mise en œuvre des échanges internationaux par la voie de la régulation des monnaies libérées du joug bancaire. Cette théorie a été développée par un banquier de formation comptable, non apatride de cœur et d’esprit.
Les États doivent reprendre le contrôle politique de la manière de faire du commerce international en bannissant définitivement les modèles de l’OCDE et de l’OMC qui ne sont là que pour une seule chose : affirmer et confirmer la prééminence des multinationales sur les États.
La possibilité juridique de l’anonymat des capitaux doit être définitivement et mondialement éradiquée car elle ne sert qu’un seul maître : les détenteurs du pouvoir économique et financier. Cette possibilité a, à elle seule, permis le déploiement mondial d’une élite apatride qui s’est hissée, de siècle en siècle, via l’amoncellement de personnalités morales fictives permettant le plus complet anonymat et la plus complète opacité, au rang des États. J’ai personnellement développé une théorie juridique de l’entreprise permettant de pourvoir à l’objectif de rendre au «fait politique» le contrôle effectif du «fait économique».
Chacun doit absolument comprendre que le concept d’«État» fait aujourd’hui, en raison de l’ordre économique et financier en vigueur, l’objet d’un abus de droit, abus de langage, le tout révélant un abus moral et politique (l’accaparement élevé au rang légal et internationalement accepté) incompatible avec le concept même de civilisation.
Valérie Bugault
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